Les Poèmes Bleus


« Ma dernière collection s’appelle les « Poèmes Bleus ». Le fond est réalisé à l’encre bleue, une tâche harmonieuse libérée de tout sens. Là se projettent des formes, tracées à l’encre noire. Il s’agit généralement de villes, ou éléments architecturaux fantasmés. Et pour compléter le tout, des formes, des mots, des chiffres viennent se mélanger sur le papier. Pour moi, ces œuvres sont de la poésie, même lorsque je n’ai écrit aucun mot, j’entends leurs mélodies. Chaque mot, chaque forme, chaque chiffre, chaque coup de pinceau suit une musique, une partition. »
Musicalité et poésie
Derrière la rigueur apparente des formes géométriques se cachent des émotions fortes et intenses. Chaque trait de pinceau, chaque tache d’encre est un murmure, une mélodie qui raconte une histoire.
La poésie, c’est le chaos, mais c’est aussi la force qui permet à ces mondes de tenir. Les « Poèmes Bleus » sont un hymne à la beauté, à la créativité, mais aussi à la résilience. Car c’est la poésie qui permet de lutter contre l’effondrement, de construire un nouveau monde empreint de sens et d’émotion.


Chaque poèmes est comme une fenêtre ouverte sur un monde nouveau, empreint de rêves et d’émotions. Les formes géométriques qui s’entrelacent sur le papier semblent flotter dans l’air, suspendues dans un espace intemporel. On se laisse emporter par une douce mélodie, une symphonie silencieuse qui évoque des souvenirs enfouis et des émotions profondes. Les « Poèmes Bleus » sont une ode à la beauté, à l’imaginaire et à la magie de la création. C’est une invitation à laisser libre cours à sa fantaisie et à son inspiration, à plonger dans un monde de rêve.


Le bleu, couleur du rêve et de l’imaginaire
La couleur bleue est un véritable catalyseur de l’imaginaire. Elle nous transporte dans un monde où les frontières entre la réalité et la fiction sont floues. Elle nous invite à explorer de nouveaux horizons, à imaginer des futurs différents, à revisiter le passé, à envisager des possibles et des impossibles.
Pourtant, dans ce monde de rêve, il y a une menace latente. L’effondrement guette, prêt à tout engloutir. Les formes géométriques deviennent alors des pièges, des labyrinthes, des barrières infranchissables. Le bleu, symbole de l’infini, peut aussi représenter le vide, le néant, la finitude. Le rêve se transforme en cauchemar, et l’on se réveille brutalement, frappé par la réalité.


Ce bleu est le fil conducteur de cette série, il est le symbole du rêve et de l’imagination, de ces mondes parallèles que l’on peut effleurer du bout des doigts. Il y a des nuances de bleu dans ces œuvres, parfois plus légères comme un souffle, parfois plus profondes comme un abysse. On se laisse porter par cette couleur, bercé par une mélodie invisible qui nous murmure des poèmes sans paroles. Mais au détour d’une forme, le cauchemar se glisse dans ce paysage idyllique, rappelant que tout rêve peut tourner au cauchemar. Ces œuvres sont comme un miroir de notre propre imagination, reflétant nos espoirs et nos peurs. Le bleu devient ainsi le prisme à travers lequel on explore les méandres de notre esprit.


Rationaliser le monde
Les formes tracées à l’encre noire, sont une représentation de ce que l’homme a réussi à rationaliser dans le monde qui l’entoure. Le fond bleu représente ce qui est visible, mais ce qu’il demeure vide, c’est ce que nous ne pouvons pas voir, l’inconnu qui échappe à notre compréhension.
Les formes noires qui s’imposent sur le fond bleu, rappellent les plans d’un bâtiment en construction. Mais les formes géométriques se mélangent, se superposent, s’entrecroisent. Chaque forme semble défier les lois de la gravité, flotter dans un espace étrange et mystérieux où les lois de la physique sont réinventées.

"Les Poèmes Bleus sont comme une équation, un problème mathématique à résoudre, une énigme à déchiffrer."

Le fond bleu est comme une fenêtre sur l’infini, une porte ouverte sur l’univers, qui révèle la beauté et la complexité de la réalité. Ce fond bleu est une invitation à la contemplation, à la réflexion, à la découverte de la vérité cachée.
Mais derrière cette quête de la vérité et de la rationalité, il y a aussi l’ombre de l’ego humain, qui veut tout contrôler, tout maîtriser… jusqu’à la nature elle-même. Cette ambition démesurée a conduit à l’effondrement de nombreux écosystèmes, à la destruction de la planète. Ici, la géométrie est à la fois un hommage à la puissance de l’humanité, mais aussi une mise en garde contre sa propre folie destructrice et de sa propension à détruire la nature.


Effondrement
Les œuvres de Tristan Alexandre sont empreintes d’un sentiment d’écoanxiété.
Les Poèmes Bleus interrogent notre rapport à l’environnement en mettant en scène des univers géométriques qui s’effondrent inexorablement. Les formes architecturales fantasmées et les villes représentées sont des mondes qui s’écroulent sous l’impact de notre égoïsme et de notre irresponsabilité envers la nature. Les portes se ferment, les possibilités s’effacent et les mondes s’effondrent. La couleur bleue de l’encre traduit cette mélancolie et renforce l’idée de la perte et de l’inéluctabilité de la situation. Les Poèmes Bleus résonnent comme un cri d’alarme face à l’urgence climatique et environnementale.


Dans cette série, on peut ressentir la douleur et l’angoisse qui accompagnent la prise de conscience des effets dévastateurs de nos actions sur la planète.
Tristan Alexandre nous invite à regarder en face les conséquences de nos actions sur l’environnement et à nous interroger sur notre place dans ce monde. Les toiles de la collection « Poèmes Bleus » sont une œuvre de sensibilisation à l’urgence climatique et un appel à l’action pour préserver notre planète avant qu’il ne soit trop tard.
Tristan Alexandre témoigne d’une grande sensibilité aux enjeux environnementaux, nourrie par son intime relation avec la nature et les volcans de la Chaîne des Puys, qu’il représente parfois dans ses tableaux. En outre, ses études d’ingénieur en écoconception aux Arts et Métiers ont affermi son engagement en faveur de la préservation de notre écosystème.
Construire un nouveau monde
Comment construire un monde meilleur ? Les Poèmes Bleus offrent mille façons d’envisager cette reconstruction. Ces œuvres questionnent quant à l’équilibre de ces nouveaux mondes. Comment préserver la nature et l’humain dans une société plus juste et respectueuse de l’environnement ? La réponse est peut-être dans la poésie de ces poèmes bleus. En construisant un monde plus poétique, où chaque forme, chaque mot, chaque chiffre suit une musique, une partition, nous pourrions bâtir un monde plus stable et plus respectueux de l’homme et de la nature. Les Poèmes Bleus sont la recette pour construire un monde meilleur, où la beauté et l’harmonie règnent en maîtres.


Dans ce monde nouveau, la poésie est une forme d’architecture, une manière de bâtir des structures solides et durables qui résistent à l’épreuve du temps. Les Poèmes Bleus nous rappellent que la beauté est un élément essentiel pour construire un monde meilleur, où la nature et l’homme coexistent harmonieusement.


Poèmes Bleus et sobriété
Dans les Poèmes Bleus, le vide est une présence constante. Les formes géométriques se détachent du fond bleu intense pour offrir une vision épurée et minimaliste. Cette esthétique nous rappelle que pour construire un nouveau monde, il faut parfois faire table rase du superflu. Dans ce monde low tech qu’il faut imaginer, la sobriété est la clé. Les poèmes bleus nous incitent à repenser notre rapport au monde, à adopter un mode de vie plus responsable, moins gourmand en énergie et en ressources. La low tech nous invite à retrouver une certaine humilité.

"Le vide peut sembler effrayant, Mais dans son calme, tout est possible, Il offre une lucidité incroyable, Et construit un avenir durable."

Les Poèmes Bleus nous offrent ainsi une vision lucide et poétique de ce nouveau monde à construire. Un monde où le vide est un espace de liberté et d’inspiration, où la simplicité est une force et où la low tech est une réponse à la crise écologique et sociale que nous traversons.

